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Par Sarah Braun
17 avr. · 10 mn à lire
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Marie Kock : « Être vieille fille n’empêche ni l’amour ni l’émerveillement »

J’aime profondément et sincèrement l’homme qui partage ma vie depuis plus de trois ans. Pour autant, je pense que la vie à deux ne me convient pas. Non pas que je n’aime pas vivre avec lui, il n’a aucune responsabilité dans ce que je ressens. Je n’aime pas vivre avec quelqu’un.

J’ai besoin d’être seule les jours sans ; je n’ai pas forcément envie de raconter ma journée (même si ça n’arrive pas très souvent) ; je n’ai pas envie de me caler sur le rythme d’un autre pour manger, aller me coucher, regarder la nouvelle saison de « notre série » préférée (d’ailleurs quelqu’un pourra-t-il m’expliquer pourquoi les gens en couple ne parlent plus qu’à la première personne du pluriel ?) J’aime le silence, la solitude et regarder le plafond tranquillement, sans qu’on s’inquiète. Mon psy dit que savoir s’ennuyer seul.e est un signe de bonne santé mentale. CQFD.

D’ailleurs j’ai longtemps vécu seule, avec pour meilleur argument que la vie ordinaire m’imposait bien assez de compromis, qu’il était hors de question que j’en fasse encore d’autres. A fortiori pour un homme. Ce à quoi mon père me répondait, en levant les yeux au ciel « tu vas finir vieille fille ».

 Il a eu tort. Quoique, je demeure vieille fille au plus profond de mon être.

Je pensais être en marge, bizarre et surtout n’avoir rien compris au bon fonctionnement de ce monde quand j’ai commencé la lecture de Vieille Fille, de Marie Kock, paru aux éditions de La Découverte. Cet essai – plus philosophique que féministe – a été une révolution : non seulement je n’étais pas folle, mais mieux : il est possible de vivre différemment. Partant de sa propre expérience l’autrice raconte comment elle a choisi de se retirer du « grand marché à la bonne meuf » (citant les propos de Virginie Despentes) et s’interroge sur ce choix, ses avantages et ses inconvénients, mais plus largement sur comment le couple et la famille nous ont été imposés comme des modèles de bonheur, quand le bonheur peut aussi fleurir ailleurs. Marie Kock a accepté de répondre à mes questions et je l’en remercie.

Vieille Fille est un récit personnel, qui s’inspire de votre propre expérience pour proposer un nouveau modèle d’exister au monde. Pourquoi avez-vous voulu partager votre expérience ?

Mon point de départ a vraiment été la bascule que j’ai vécue quand j’ai décidé de me retirer « du game » et que je me suis rendu compte des effets inattendus de ce choix. Le célibat m’a rendue un temps très malheureuse, notamment la recherche de l’amour, du couple parfait, de l’homme parfait. J’ai pris conscience que je m’étais rendue malheureuse pour pas grande chose, au final. J’aurais aimé que quelqu’un me dise ça, pour que je puisse perdre moins de temps. 

Diriez-vous que c’est plutôt un choix ? Une résignation ?

Je ne dirais pas que c’est une résignation ; ce n’est pas un choix non plus. C’est vraiment cette espèce de sevrage, qui ne devait durer qu’un temps, et qui finalement m’a permis de comprendre qu’une autre réalité était possible. À un moment, je me suis dit : si on arrête de réfléchir selon les cadres qui nous sont imposés, selon ce qu’on croit désirer, selon ce qu’on croit vouloir parce qu’on a été éduqué ainsi, est-ce qu’on peut alors imaginer d’une autre façon la relation à soi-même, la relation aux autres, etc. 

Surtout, ce qui m’importait aussi était d’expliquer ce que j’avais compris dans cette expérience, c’est-à-dire la pression du couple, de la famille aussi : n’avoir ni partenaire ni famille ne signifie pas forcément avoir une vie malheureuse. Pour autant, à aucun moment je n’essaye de dire que le célibat est un choix plus heureux que la vie de couple, non. J’ai essayé de démontrer qu’être en couple ou non, qu’avoir une famille ou non sont des critères sur lesquels on place trop d’enjeux quant à notre bonheur et notre réussite. Des critères peut-être bien moins pertinents que ce que l’on tente de nous faire croire.

En préambule, vous retracez l’Histoire de la vieille fille en mentionnant notamment les béguines et les femmes recluses, soit deux choix de vie très radicaux pour échapper au joug du couple et des hommes. Mais ont-elles vraiment gagné en liberté ?

Est-on jamais vraiment libre ? Mais ce n’est pas là ce qui m’intéressait. Les Béguines n’ont à aucun moment été aliénées, sauf quand l’Église a décidé de mettre le nez dans leurs affaires, mais pour le temps que ça a duré, le béguinage était une chouette utopie, qui a bien fonctionné. Pour ce qui est des recluses, en effet, c’était une vie assez dure, mais ce qui m’intéressait dans leur histoire, c’est que la société ne laissait pas tranquilles ces femmes, parce qu’elles avaient refusé la présence masculine. Ce choix provoquait une haine générale de la communauté, et pas seulement des hommes ! Socialement, choisir de s’éloigner des hommes est vraiment complètement tabou. À l’époque déjà, ça créait de grosses tensions.

Pourquoi la vieille fille fait-elle peur tandis que la « célibattante » des rom’coms, elle, fait vendre ?

Parce qu’il y a une différence entre le célibat qu’on voit dans les comédies romantiques - qui est un célibat provisoire -, et la vieille fille qui est une forme de rejet de tout ce système-là. La vieille fille fait peur parce qu’elle refuse de jouer le jeu quand la « célibattante » fait vendre parce qu’elle accepte de rentrer dans le hunger game relationnel. Il y a quelque chose de très excitant, même en termes de narration, parce qu’on a envie de savoir : va-t-elle y arriver ? Va-t-elle gagner à la fin ? Dans les rom’coms, c’est un célibat qui est censé bien se terminer ; comprenez, la célibataire qui pourrait finir vieille fille échappe à cette condition infamante à la toute dernière minute.

Les vieilles filles, elles, considèrent qu’il n’y a finalement pas grand-chose à gagner dans cette mascarade. Car il y a en sous-texte l’idée bien ancrée qu’il faut souffrir pour trouver l’amour, que c’est un véritable parcours du combattant, et que, bien sûr on se fait nier, bien sûr on se fait maltraiter, mais c’est pour la bonne cause. Ça vaut quand même le coup de continuer à jouer.

La vieille fille est tout de même une figure bien plus révolutionnaire, je trouve. Elle pourrait même être une figure diplomatique, parce que finalement elle ne demande rien à personne : elle veut juste pouvoir ne pas participer, ce qui n’est pas non plus une demande complètement délirante ! Et, pourtant, c’est ce refus de jouer le jeu de l’amour qui va être brandi comme une menace, notamment envers les jeunes filles pour leur dire : si tu fais trop la difficile, si tu refuses de te marier, de fonder une famille - et ce, même si tu n’en as pas très envie, même si tu sens que ce n’est pas vraiment pour toi - voilà le sort qui t’est réservé.

En sortant du modèle du couple, vous avez développé d’autres manières d’être au monde et de vous y sentir vivante.

Exactement, et je trouve que ce sont des façons de vivre beaucoup plus pérennes, parce qu’on ne dépend pas d’une autre personne. Ça n’empêche pas le désir sexuel, ça n’empêche pas le désir amoureux, mais il y a une forme d’autonomie du désir et de la présence au monde qui peut se cultiver en étant célibataire ; alors que c’est une expérience à côté de laquelle il est très facile de passer dès lors qu’on est en couple. 

J’ai l’impression qu’on gagne surtout en stabilité émotionnelle…

Je suis d’accord, mais parfois, le prix à payer peut, peut-être, être aussi un certain manque d’intensité, parce qu’on a l’impression d’avoir une vie qui fait moins les montagnes russes, mais cette stabilité émotionnelle, même si on s’habitue et que ça peut sembler fade, c’est un gain énorme du célibat. 

L’expérience la plus prégnante à faire, quand on est célibataire, - ce qui peut sembler un peu contradictoire, mais qui en fait ne l’est pas tant - c’est éprouver le vertige existentiel, de se poser, comme ça, des questions métaphysiques, d’être un peu seul.e face à sa condition… Ce sont des choses qui peuvent être à la fois désagréables, voire un peu angoissantes, mais qui sont fondamentales à expérimenter quand on est vivant.e.

 Est-ce que tout le monde est capable d’être une « vieille fille » ?

Oui. Depuis la publication du livre, et même avant, quand j’en parlais avec des ami.e.s, nombreux.ses sont ceux.elles à m’avoir fait remarquer que c’était d’abord une question de caractère. Je ne pense pas. Bien sûr, il peut y avoir un peu de caractère, mais être seul.e, c’est d’abord un apprentissage. Et, trop souvent, c’est un apprentissage qui se fait très mal, parce que ce n’est absolument pas valorisé dans notre société. C’est pour cela qu’il était important, pour moi, de raconter que je n’avais pas toujours pensé ça. Que je n’avais pas signé à 20 ans pour être vieille fille. C’est vrai, le célibat m’a rendue malheureuse au début, et puis j’ai eu cette prise de conscience et je me suis dit : « bon, si jamais ça ne se produit pas dans ta vie, est-ce que tu vas vraiment rester là, à pleurer dans tes mouchoirs en espérant, en croisant les doigts pour que l’amour frappe à ta porte ? Donc à partir de là, quelle solution me reste-t-il ? » Et c’est là qu’a débuté l’apprentissage. Il ne faut pas avoir peur, c’est quelque chose qui vient vite, il faut se laisser quelques mois pour apprendre le goût de la liberté, de l’effort de pouvoir être soi-même en permanence, parce qu’on n’a pas à donner le change au quotidien. Évidemment, ça n’est pas facile tous les jours, mais il y a vraiment une forme d’ivresse à vivre ça. 

Quand on parle du célibat, on ne raconte que la solitude, qu’on assimile à de l’isolement. Il faut changer de narration, c’est autre chose. Ce n’est pas parce que je ne suis pas en couple que je ne me sens pas aimée au quotidien. Je n’ai pas quelqu’un qui dépend de moi pour son bonheur. C’est vrai que c’est parfois vexant, mais, est-ce que c’est ça, vraiment, d’être aimée ? Je n’en suis pas sûre…

Et puis, on peut se sentir très seul.e en couple, de toute façon…

On en parle très peu, mais il y a beaucoup de personnes en couple qui souffrent de la solitude. Idem en famille… Enfin, si, à 40 ans, tout le monde est chez le psy pour parler de son enfance, c’est quand même bien qu’il y a quelque chose qui coince. Et, pourtant, on continue à raconter que le couple, la famille, sont le parangon du bonheur, que c’est la seule option possible pour créer du lien et se sentir entouré.e, aimé.e, choyé.é, protégé.e… je pense que toutes ces idées-là peuvent être sérieusement repensées.

D’ailleurs, plus que de rendre à la vieille fille ses lettres de noblesse, vous dénoncez la supercherie du couple associée au système de méritocratie. P. 126, vous parlez du sexe dans le couple et évoquez le « contrat implicite » : le couple n’est-il pas finalement qu’un simple contrat, très éloigné de ce qu’est vraiment l’amour ?

Le couple est un contrat et un acte de propriété. Donc quand on dit être aimé, on entend être aimé d’une seule personne, en être la priorité. Je ne trouve pas que ce soit très érotique. Ce sont vraiment des réflexes de propriétaires. Réflexes que je possède également, et c’est d’ailleurs parce que je ne parviens pas à m’en défaire que j’ai décidé de m’extirper du modèle du couple.

Bien sûr c’est une supercherie, et ce n’est pas si grave en soi. Ce qui l’est, en revanche, c’est le prix à payer pour les femmes pour accéder à cette supercherie, pour faire croire que ça fonctionne, que c’est compatible avec la vie réelle. Je trouve que c’est lourd, très lourd.

Finalement l’amour n’est-il pas surcoté ?

Complètement, et, la plupart du temps, les relations se passent plus ou moins bien, mais on voit toute l’énergie, les compromissions, les efforts, l’argent dépensé pour maintenir ce récit. Moi je crois vraiment à l’amour, mais je pense que, pour le sauver, il faut déconstruire cette supercherie, parce qu’on nous parle aujourd’hui du couple et de la famille comme s’ils étaient synonymes de l’amour. Bien sûr qu’ils le sont souvent, mais pas tout le temps.

Justement, p. 193 vous écrivez « Pourquoi l’amour parental, même défaillant, serait-il forcément la quintessence de l’amour ? » Pourquoi était-il important de dire le miroir aux alouettes qu’est aussi parfois la maternité ?

Il y a une pression énorme sur la maternité. Et par pression, je ne parle pas des injonctions. Personne ne m’a dit « attention, tu n’as plus beaucoup de temps », on m’a plutôt laissé tranquille. Cette pression réside dans le fait qu’on nous raconte qu’être mère est l’expérience la plus formidable du monde. Il y a cette idée qui te dit que, si tu refuses de devenir mère, il y a un amour immense, une expérience immense de l’amour que tu ne vas jamais connaître. C’est un discours vraiment très difficile pour les femmes. Moi, pendant longtemps, je ne me suis pas senti les épaules pour avoir un enfant ; si j’en avais eu un, je me serais débrouillée. Je trouve que c’est important aussi d’entendre ça, que parfois on ne se sent pas capable d’aimer à ce point, qu’on n’a pas les épaules assez larges. Agiter comme ça cette espèce de spectre de l’expérience ultime que, toi, tu ne vas jamais éprouver si tu ne tentes pas le coup, je trouve ça très cruel.

Le chapitre « Ce que j’ai oublié de vous dire » arrive aux trois quarts du livre. Pourquoi avoir choisi de raconter cet événement à la fin de votre récit ? Pourquoi avoir choisi d’attendre si tard ce qui, peut-être, pourrait expliquer votre choix du célibat ?

J’ai choisi de la placer à un moment où - j’espère ! - avoir commencé à convaincre du bien-fondé de mon hypothèse. Vieille Fille est un récit personnel, j’ai essayé d’être la plus honnête intellectuellement possible : ça aurait été malhonnête de ne pas raconter cet événement. De faire comme s’il n’avait pas existé. En même temps, je n’en sais rien. Peut-être que ça a joué, mais je connais des gens qui ont connu de grands drames, et qui pourtant ont fait des choix totalement différents. Si ce chapitre arrive tard, je pense que c’est parce que ce n’est pas concluant, c’est la preuve de rien. Je n’ai pas de réponse : en tous cas, pas pour dire « en fait la vraie raison, c’est celle-là ! » Malgré tout, ce chapitre avait toute sa place et sa raison d’être dans mon récit.

Tout au long du livre vous dénoncez les injonctions du patriarcat, mais sans jamais les nommer. Pourquoi ?

C’était un choix d’écriture. Je trouve qu’il y a actuellement une production vraiment pléthorique d’écrits féministes - ce que je trouve vraiment être une bonne chose et dont je me réjouis - mais qui peut être, parfois, un peu programmatique. Il peut y avoir une certaine pression dans ces ouvrages à être la meilleure féministe possible, à être toujours raccord entre ses actes et ses pensées, etc. Et je trouve que, parfois, on a un recours un peu trop facile à des mots du féminisme qui me fait l’effet d’un discours d’entreprise. Parfois, des mots comme « injonctions », « patriarcat » me font le même effet que l’utilisation du terme « disruptif » dans les start-ups : c’est un mot qu’on brandit à chaque fois, qui peut certes servir de référent commun, mais qui peut éloigner d’avoir une pensée à soi. Le but de mon livre n’était pas de dire « c’est comme ci » ou c’est comme ça », je voulais qu’il soit un livre de proposition. Je me suis demandé comment il était possible de construire une pensée féministe sans employer les mots de la pensée féministe.  

C’était aussi un petit cheval de Troie de ma part, de ne pas vouloir utiliser ces mots-là, de faire en sorte de raconter une histoire, de poser des questions pour que chacun puisse faire son chemin. Je ne voulais pas non plus m’inscrire dans la galerie féministe, et y prendre une place particulière en disant actuellement je suis ici, parce que ce mot-là je le refuse, parce que je ne suis pas d’accord. Je ne voulais pas rentrer dans cette discussion. Et puis, pour renouveler l’imaginaire amoureux, l’imaginaire hétérosexuel, je me disais qu’il fallait, à ma toute petite mesure, tenter d’en modifier aussi le vocabulaire et la narration.

L’idée était avant tout que mon livre parle à toutes celles et ceux qui voudraient bien l’ouvrir. Et surtout je ne voulais pas inviter le lecteur.rice à se positionner. Je voulais que mon récit ouvre des pistes, qu’il lui fasse se poser des questions qu’il ne s’était jamais posées, qu’il soit un ouvrage qui ouvre la réflexion plus qu’un manifeste féministe de plus.

Est-ce que vous pourriez renoncer à votre condition de « vieille fille » par amour ?

Je me souhaite ardemment de retomber amoureuse avant de mourir. Je me souhaite ardemment une grande histoire d’amour. Mais pour le reste… Déjà je suis trop vieille pour avoir des enfants : cette question est réglée. Mais je pense que je ne pourrai plus revenir à tout ce côté normatif, je ne pourrai plus vivre avec quelqu’un. Je suis convaincue qu’une fois qu’on a fait cette expérience, on ne peut plus revenir en arrière. Mentalement, je resterai toujours une vieille fille. Et, encore une fois, ça n’empêche ni l’amour ni l’émerveillement.

Les trois questions de la fin

 Le dernier livre qui vous ait plu ? Les Femmes aussi sont du voyage, de Lucie Azema, qui est un livre génial où elle vient réinterroger tout le mythe des écrivains-hommes voyageurs : comment on raconte le voyage, l’aventure, les expéditions, la vie hostile. Elle vient déconstruire tout ça : cette lecture m’a permis de redécouvrir des lectures et des images mentales que je n’avais jamais interrogées. J’ai trouvé ça vraiment extraordinaire. Et c’est extrêmement bien écrit !

 Le livre que vous auriez aimé écrire ? Les Marins ne savent pas nager, de Dominique Scali, une autrice québécoise, qui possède une virtuosité narrative, un imaginaire, enfin, qui est tout ce que j’admire, et que je ne sais pas écrire. J’ai adoré avec une grosse pointe de jalousie quand même !

 L’auteur.rice avec qui vous aimeriez passer une soirée ? Paul Beatty, un auteur afro-américain qui écrit des romans sur la condition noire aux États-Unis, avec une intelligence et une drôlerie alors que ce sont des sujets très difficiles. Passer une soirée avec lui, ça me plairait vraiment beaucoup !

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Crédit photo : @tk.somewhere (Instagram)